Qu’est-ce que c’est ?
C’est la suite de l’enquête Rapaces, lancée entre 2000 et 2002, à laquelle près de 1700 observateurs avaient participé en recensant tous les rapaces nicheurs diurnes présents sur 1 230 cartes. Suite à cet inventaire, il a été proposé, après discussion avec les coordinateurs, de poursuivre cette enquête sur une base annuelle, avec un échantillonnage très restreint. L’observatoire rapaces reprend strictement les mêmes conditions et le même protocole (carrés identiques, indices de nidification identiques, efforts de prospection similaire) que l’enquête rapaces (Cf. suite). Autrement dit, le projet consiste précisément en un recensement le plus exhaustif possible des rapaces nicheurs présents sur un carré de 25 km² dans chaque département. Pour chaque couple recensé, il doit être précisé s’il s’agit d’un couple nicheur certain, probable ou possible (déterminé selon les indices de nidification précisés par la suite). Un tirage aléatoire des carrés (ou cartes) est réalisé chaque année par le CNRS de Chizé. Contrairement aux précédentes années où trois carrés étaient tirés aléatoirement par département, ce sont désormais cinq carrés qui sont tirés, offrant ainsi un plus grand choix aux observateurs. Pour que le projet soit viable et pertinent, au moins un carré doit être recensé par département chaque année. En effet, des simulations réalisées au CNRS de Chizé ont montré que pour les espèces les plus communes, l’estimation nationale de l’abondance est robuste même lorsque l’on ne travaille qu’avec 5 % des carrés centraux. En d’autres termes, avec seulement un carré central sur 20, c’est-à-dire en moyenne seulement un carré par département, il est possible de suivre l’abondance nationale d’une quinzaine d’espèces de rapaces annuellement. Le point crucial est que ces carrés doivent être tirés aléatoirement, pour des raisons de robustesse statistique et donc, de fiabilité des résultats.
Pourquoi un observatoire ?
L’enquête nationale sur les effectifs nicheurs de rapaces est le premier point de comparaison solide pour mesurer les évolutions ultérieures, à condition bien sûr d’être poursuivie avec la même méthodologie. Plutôt que de recommencer une grande enquête exhaustive tous les 10 ou 20 ans, nous avons opté pour un suivi annuel beaucoup plus léger. Les simulations effectuées par le CNRS de Chizé avec le programme informatique utilisé sur les données recueillies au cours de l’enquête ont en effet montré qu’un échantillonnage minimum de 100 carrés, au lieu des quelques 1 500 nécessaires pour une bonne couverture de la France, pouvait suffire pour donner une tendance fiable de l’évolution des effectifs nicheurs des espèces à vaste répartition (surtout buse, bondrée, deux Accipiter, deux milans, faucons hobereau et crécerelle et busard Saint-Martin). Les autres espèces seront moins bien contrôlées par ce type d’échantillonnage mais au moins les plus rares continueront à être suivies aussi précisément que possible dans le cadre des plans de restauration ou autres actions de conservation, comme par le passé.
Ce suivi annuel ou Observatoire rapaces doit donc permettre d’accroître et d’affiner les connaissances sur l’état des populations et de dégager les tendances et évolutions des rapaces nicheurs de France. Il a donc pour vocation d’orienter les stratégies de conservation des rapaces. Il s’avère notamment être un outil efficace pour déceler d’éventuels déclins et permettre de réagir rapidement. Il est donc un fabuleux outil de connaissance au service de la conservation des rapaces.