Echantillonnage
Le protocole est rigoureusement identique à celui de l’enquête rapaces 2000-2002, soit des carrés de 25 km² sur lesquels sont dénombrés les milans royaux (couples certains/probables, couples possibles). La proposition a consisté à se focaliser avant tout
sur les carrés (au nombre de 123) qui étaient occupés par le milan royal lors de l’enquête rapaces 2000-2002. Au total, 31 départements étaient concernés, avec un minimum de 94 carrés à recenser en 2008, mais bien sûr la possibilité était laissée aux observateurs de réaliser des « carrés supplémentaires » dans l’aire de distribution de l’espèce.
Recherche et localisation des couples
Chez cette espèce, il est relativement facile de trouver les nids. La plupart des couples construisent en effet des nids assez volumineux dans des feuillus, qui excepté dans le cas des chênes verts ou liège (par exemple, en Corse), perdent leurs feuilles en hiver. Cependant, dans certains secteurs géographiques (Auvergne, par exemple), deux tiers des nids sont dans des pins (sylvestres
en l’occurrence). De plus, les milans royaux peuvent établir (mais pas toujours) leurs nids sur des arbres isolés (ou plus grands que les autres) ou parfois en lisière de bosquet. Ils recherchent généralement de la pente : un site typique est souvent au sein d’un bosquet à flanc de coteau (quand il y a du relief). Ils sont donc souvent détectables à distance et visibles, même si ce n’est pas
toujours le cas.
- De plus, les milans royaux, dès leur retour (février ou mars), réalisent des parades aériennes visibles, et fréquemment des vols d’escorte, d’autant que les couples ont tendance à se regrouper (non pas véritablement en colonies, excepté en Corse ; mais à proximité les uns des autres), ce qui donne lieu à des comportements territoriaux répétés.
- Enfin, les milans royaux sont assez loquaces, et à l’époque des appariements, les cris de parade des mâles ou les cris de quémande des femelles s’entendent et se repèrent facilement.
Pour toutes ces raisons, nous vous engageons à prospecter relativement tôt en saison (courant mars en Corse, en avril ailleurs), en parcourant votre carré en voiture à la recherche d’oiseaux en vol de parade ou vol d’escorte (les partenaires ne s’éloignent pas
beaucoup du nid en période d’accouplement), en réalisant des observations aux jumelles ou au télescope si des points de vue sont disponibles sur votre carré. Les milans royaux sont actifs aux heures chaudes en début de printemps, et ne sont donc pas très matinaux ni crépusculaires. En l’espace de quelques jours à raison de deux ou trois heures d’observation par jour, il vous est possible de détecter le ou les couples présents sur votre carré (excepté en Corse, pas plus de six couples sont présents sur
les carrés « rapaces », mais la plupart du temps, un ou deux couples étaient présents).
Plus tard en saison
Il estintéressant de confirmer le statut reproducteur des couples cantonnés, certains pouvant facilement changer de territoire avant de commencer la reproduction. Etant donné que la ponte est souvent déposée avant la pousse des feuilles, la femelle est facilement visible couchée sur le nid en position de couveuse. Dans le cas où le nid n’est pas visible, il faut veiller à confirmer le dépôt d’une
ponte de façon indirecte : ravitaillements par le mâle directement dans l’arbre où le bosquet sans observation de la femelle ; changement de couveur (le mâle rentre, la femelle sort ou vice-versa. Remarque : la femelle en période d’incubation est souvent facilement reconnaissable lorsqu’elle sort se dégourdir les ailes à son « gros » ventre ébouriffé en raison de la plaque incubatrice).
On s’abstiendra d’aller sur le site de nidification au risque de déranger la femelle en période de ponte ou de couvaison, (un dérangement pendant l’incubation est néanmoins rarement dramatique chez cette espèce plutôt tolérante).
Plus tard au printemps, en juin, vous pouvez même confirmer le succès ou l’échec des couples nicheurs, les nids actifs étant reconnaissables à la présence de nombreuses fientes au sol (parfois, mais rarement, des restes alimentaires) et au survol insistant et / ou l’alarme de l’un ou des deux parents.
Indices retenus pour le milan royal
Indices possibles de cantonnement
1. Deux individus (un couple) vus en période de nidification, près ou dans un milieu favorable.
Indices probables ou certains de nidification
2. Comportements territoriaux : vols et cris de parade nuptiale (1 individu), vols nuptiaux (2 individus), cris d’alarme lors du passage d’un prédateur éventuel (animal ou humain), attaques d’un autre rapace ou d’un corvidé (défense du territoire ou de la nichée).
3. Indices de fréquentation ou d’appropriation d’un nid : transport de matériaux, aire fraîchement rechargée ou adulte posé sur un nid.
4. Nid avec oeufs, poussins ou jeunes non ou mal volants.
Cas des nids ou des couples limitrophes aux côtés du carré :
- soit on est certain que le nid est dans le carré, et on compte un couple certain ;
- soit on est certain que le nid est en dehors du carré (si il a été trouvé), mais on sait que ce couple utilise le carré (vu en chasse, par exemple) : on compte ce couple comme possible ;
- soit on ne sait pas ou est le nid, et on le compte comme probable (donc assimilé certain) ou possible, selon les critères définis ci-dessus.