L’enquête « Milan royal 2008 » a connu un succès exceptionnel auprès des observateurs : 104 carrés ont été réalisés avec en plus un total de 336 carrés supplémentaires (plusieurs réseaux ont réalisé des prospections exhaustives sur une partie, voire des départements entiers). Rappelons que nos objectifs étaient :
- de connaître la tendance en termes d’abondance, de la population à l’échelle nationale entre 2002 et 2008 ;
- et de connaître l’évolution de la distribution de l’espèce entre 2002 et 2008.
Au total, le milan royal a été détecté sur 40 % des carrés (n=440 carrés), avec 371 couples (certains + probables) recensés.
Pour ce qui relève des tendances numériques, les résultats sont alarmants : nous avions déjà émis l’hypothèse en 2008 que la population nicheuse de milan royal en France était en léger recul, en comparant les données de l’enquête 2000-2002 à celles collectées entre 2004 et 2007. Les données de 2008 confirment très largement ce déclin : l’estimation du nombre de couples est de 2656 couples (2 335 – 3 022), à comparer aux 3400 couples de 2000-2002 (diminution de 21 %, cf. figure 1).
Cette tendance est parfaitement confirmée lorsque l’on compare uniquement les carrés réalisés à la fois en 2000-2002 et 2008 (30% de couples estimés en moins) : sur le plan des régions, le Massif central et le nord-est de la France enregistrent des déclins statistiquement significatifs (figure 2).
Enfin, le déclin semble d’autant plus prononcé que le carré abritait, en 2000-2002, un grand nombre de couples, alors que des carrés inoccupés à cette époque abritent un ou deux couples en 2008 (figure 3). Cela signifierait que l’on assiste aussi à un léger changement de distribution, ce que nous sommes actuellement en train d’analyser. En tout état de cause, la situation du milan royal s’est dégradée en France, au moins pour ce qui concerne la partie la plus septentrionale de cette population.