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Chouette hulotte

Chouette Hulotte, Strix aluco (Linné, 1758)

Synonyme : Hulotte, Chat-huant

Classification (Ordre, Famille) : Strigiformes, Strigidés

 

Description de l’espèce

La chouette hulotte ou chat-huant est un rapace nocturne de taille moyenne, à la silhouette trapue et plus grande que le hibou moyen-duc. La hulotte est tachetée gris, brun, avec souvent une dominance de roux sur le dessus et beige sur le dessous. Elle a des tâches blanches aux épaules. Sa tête est ronde, ses yeux sont foncés, entourés de disques faciaux marqués, grisâtres ou roussâtres, et de sourcils blancs en forme de V. Il existe une forte variation de coloration du plumage allant du type gris, brun, à roux vif. La mue complète s’étend sur plusieurs années, ce qui permet de reconnaître l’âge des individus de 1 à 4 ans (PETTY 1992). Les jeunes sont très duveteux, gris - brun barrés de brun.

Longueur totale du corps : 37 à 46 cm. Poids 330 à 500 g (mâles) et 400 à 750 g (femelles).

En vol, la hulotte a une silhouette compacte avec des ailes larges, arrondies, la queue courte et une tête volumineuse. Elle vole doucement, avec des battements réguliers à environ 2 - 3 mètres de hauteur.

On peut aisément l’entendre en toutes saisons avec ses cris stridents en 2 ou 3 syllabes : kîvîck… kievîtt… ki-uîrk…, miaulants, grinçants ou enroulés, et accentués sur la note montante de fin, (GEROUDET, 1984). Son chant caractéristique peut être entendu presque toute l’année, un hululement vibrant et tremblant : hououh… hoû, houououououh…, à intervalles assez réguliers et qui porte loin. La réponse de la femelle se fait entendre à partir de décembre et les juvéniles crient de mai jusqu’en été.

 

Difficultés d’identification (similitudes)

Ses yeux sombres la distinguent des autres espèces dont l’iris est clair. Elle peut être notamment confondue avec le hibou moyen-duc qui est plus petit, moins massif et dont la tête est souvent ornée d’aigrettes, surtout quand il est attentif.

 

Répartition géographique

C’est un des rapaces nocturnes les plus répandus en Europe. Elle est absente des zones montagneuses, on la trouve jusqu’à 1 500 mètres. En France, elle est le rapace nocturne le plus répandu et le plus abondant.

Peu exigeante pour ses sites de nidification, on la trouve partout, dans les secteurs de boisements ou bosquets, et y compris dans les villes, pourvu qu’il y ait de quoi manger et nicher (BAUDVIN 1994). On notera cependant son absence de Corse (DUBOIS 2000). Les effectifs des populations dépendent des ressources des milieux occupés. Elle est d’ailleurs plus abondante dans les forêts de feuillus que dans celles de résineux.

 

Biologie

Ecologie

La chouette hulotte est une espèce plutôt forestière, on la retrouve dans les boisements et forêts, de basse et moyenne montagne, comme en plaine. Elle apprécie tout particulièrement les forêts de feuillus riches en proies, les vieux arbres, les chênes plus ou moins garnis de lierre. On la trouve également dans des milieux semi-boisés, des mosaïques d’espaces ouverts et abrités. Elle apprécie la proximité de cours d’eau ou d’étangs, ainsi que les campagnes bocagères avec de nombreuses haies et rangées d’arbres. La hulotte explore les clairières et s’aventure parfois dans des espaces ouverts s’ils lui offrent des perchoirs. Globalement, les milieux hétérogènes ne lui sont pas défavorables. Les populations peuvent atteindre des densités assez importantes mais elles diminuent en montagne ou dans les plantations de conifères. Elle est d’une grande adaptabilité et s’accommode bien en ville. À Paris par exemple, on a pu compter jusque 30-35 couples intra-muros (DUBOIS 2000).

Comportements

On ne l’observe pas beaucoup, il est plus facile de l’entendre afin de déterminer sa présence. Dans la journée, elle stationne en somnolant dans un abri plus ou moins sombre caché dans la végétation. Elle possède une importante variété de gîtes diurnes et affectionne particulièrement les cavités naturelles, dans un arbre, un rocher, sous des racines, dans un mur, mais également dans les greniers, granges, cheminées ou sous un toit, (GEROUDE 1984). Son activité nocturne débute quelques dizaines de minutes seulement après le coucher du soleil et dure jusqu’au lever. Elle alterne des périodes de chasse avec du repos et des séances de cris. La hulotte est sédentaire, les adultes ne parcourent guère plus de 1,5 kilomètre et les jeunes ne dispersent pas beaucoup plus loin que quelques kilomètres (BAUDVIN 1994, DUBOIS 2000). Sa sédentarité vient du fait qu’elle est capable de surmonter les rigueurs hivernales, (BAUDVIN 1991).

Reproduction et dynamique de populations

La femelle choisit généralement une cavité dans un arbre comme site de ponte. Celle-ci peut être plus ou moins spacieuse allant de la loge de pic noir à des cavités de 3 mètres de profondeur. Elle peut également pondre dans des nichoirs ou à découvert sur un arbre, dans un ancien nid de corvidés, de buses, sur une plateforme, une enfourchure ou dans des cavités sous terre tel qu’un terrier. Elle utilise également des greniers, granges, cavités dans des murs et même des pigeonniers, (GEROUDET 1984, CUISIN 2005). La ponte survient tôt, en moyenne début mars (extrême 20 janvier au 20 avril) (BAUDVIN et DESSOLIN, 1992). Le nombre d’œufs varie de 2 à 7. L’intervalle de ponte est de 2 jours et la durée d’incubation de 28 jours. La moyenne d’œufs pondus s’établit à 3,5 et celle des jeunes envolés par nichée entreprise est de 2,2 et à 3,2 par nichée réussie (maximum de jeunes : 7) (BAUDVIN et JOUAIRE 2003). Durant la couvaison, la femelle sort peu et le mâle lui apporte des proies. Elle restera au nid une douzaine de jours encore après l’éclosion. Lorsque les jeunes ont environ 2 semaines, la femelle reprend ses activités de chasse. Les jeunes dépècent seuls les proies quand ils quittent leur cavité de naissance, à environ un mois. La femelle et le mâle continuent à les nourrir. Des cas de personnes attaquées, en ramassant un jeune tombé à terre, ont été décrits à plusieurs reprises (CUISIN 2005). A l’âge de trois mois les jeunes sont émancipés. Le succès de la reproduction dépend fortement de la quantité de mulots et de campagnols disponibles. Lorsque ces proies représentent plus de 80 % du régime alimentaire, les hulottes élèvent plus de 4 jeunes et moins de 3 jeunes lorsque ce pourcentage est inférieur à 60 %. D’après une étude en Bourgogne, la reproduction offre de fortes variations selon un rythme tri-annuel (une année bonne, une moyenne, une sans reproduction ; BAUDVIN 1991).

La longévité maximale connue, grâce à des résultats de baguage, est de plus de 21 ans (STAAV 2001).

Une étude menée en Bourgogne depuis 30 ans montre que l’âge moyen des adultes suivis s’établit à 6 ans et que les individus dépassant 20 ans sont rares, mais non exceptionnels. Les hulottes sont les rapaces nocturnes les plus fidèles à leur partenaire. Les « divorces » sont très rares (1 – 2 %) (BAUDVIN comm.pers.)

Régime alimentaire

La chouette hulotte se nourrit principalement de micromammifères qui peuvent atteindre 75 à 96 % des proies en milieu urbain (GEROUDET 1984). Elle consomme secondairement des passereaux, qu’elle attrape au nid ou en forçant leur envol. Son régime alimentaire est très varié et éclectique, elle attaque ce que le milieu lui offre, allant de la limace aux pigeons et aux rats en passant par des batraciens et des insectes (DEL HOYO et al. 1999). En période d’élevage des jeunes, il arrive qu’elle attrape plus de proies qu’ils ne peuvent en consommer et on trouve un surplus prés des jeunes. Elles sont englouties dans les meilleurs délais. Là encore, la chouette hulotte fait preuve d’une grande capacité d’adaptation que reflète la variété de milieu et de proies auxquels elle est associée. En Bourgogne, sur plus de 50 000 proies, les mulots représentent prés de 50% de la biomasse ingérée, les campagnols prés de 20%, les oiseaux un peu plus de 10%, la taupe un peu moins de 10%, les batraciens plus de 5% et les divers (musaraignes, gliridés, insectes,…) le reste (BAUDVIN et JOUAIRE 2006).

 

Etat des populations et tendances d’évolution des effectifs

Le statut de l’espèce au niveau européen est considéré comme favorable avec un effectif nicheur compris entre 480 000 et 1 000 000 couples. A la fin des années 1990, la population française est estimée autour de 100 000-150 000 couples. Une expansion est notée à la fin du XXe siècle dans certaines régions, certainement due à l’extension des forêts, (DUBOIS 2000). En France, les populations sont stables depuis plusieurs décennies, en Europe également jusqu’aux années 1990 où les populations ont montré un déclin dans certains pays tel que la Croatie ou la Suède, (BIRDLIFE 2004). La population française est sédentaire, en hiver des individus allochtones gagnent parfois notre pays, (DUBOIS 2000).

 

Menaces potentielles

La chouette hulotte fait preuve d’une grande adaptabilité (espèce assez généraliste) pour ses sites de nidification et ses effectifs sont toujours restés satisfaisants. De ce fait, elle n’est pas une espèce menacée. Les prédateurs naturels : autour (Accipiter gentilis), martre (Martes martes), et le grand-duc d’Europe (Bubo bubo) sont trop rares pour représenter un danger pour l’espèce. Cependant, étant cavernicole, ses sites de nidification peuvent se raréfier du fait la gestion forestière qui tend à éliminer les vieux arbres contenant des cavités. Se nourrissant essentiellement de micromammifères, elle peut être concernée par des empoisonnements secondaires dus aux campagnes d’éradication des rongeurs nuisibles. Elle est victime de collisions avec des véhicules (voitures, camions, trains), en chassant sur les bords de routes (BAUDVIN et JOUAIRE 2003). Bien que 3 fois plus abondante que l’effraie, la chouette hulotte est 15 fois moins victime du trafic (BAUDVIN 2004). Lorsque les jeunes commencent à se déplacer en dehors du nid, il arrive qu’ils tombent à terre et soient ramassés par des promeneurs les croyant abandonnés. Ce prélèvement, peut entraîner leur mort s’ils ne sont pas correctement soignés.

 

Propositions de gestion

Une gestion forestière respectueuse qui conserve les vieux arbres et arbres creux. Il est important de conserver de vastes espaces boisés, particulièrement appréciés par l’espèce. Dans les secteurs où les cavités naturelles sont rares, la pose de nichoirs adaptés permet d’augmenter les sites de nidification. Il serait utile de mener des actions de sensibilisation et d’information sur le comportement « d’exploration » des jeunes avant l’envol. Ceci afin de dissuader les personnes de les ramasser, et les inciter tout au plus à reposer la jeune chouette sur une branche.

 

Etudes et recherches à développer

Bien qu’apparemment stables, les effectifs de chouette hulotte peuvent localement subir un déclin sensible qu’elles mettront des années à combler (BAUDVIN et JOUAIRE 2008). Cette espèce est l’objet d’une étude à long terme en Bourgogne. Afin d’en savoir plus, il serait bon que, tout comme la chouette effraie, la hulotte soit étudiée dans d’autres régions de France, tout particulièrement dans des forêts de résineux, dans des zones de bocage et dans de grandes agglomérations. Nul doute que les résultats concernant la reproduction, le régime alimentaire, la dynamique de population, l’espérance de vie,… y seront très différents de ce qui a été trouvé dans les forêts de feuillus (chêne et hêtre) bourguignonnes.

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